Apprentissage à distance : enjeux financiers et qualité en jeu en 2025

Apprentissage

La loi de finances pour 2025 introduit une mesure majeure pour les Centres de Formation d’Apprentis (CFA) : une minoration de 20 % du financement pour les parcours réalisés à plus de 80 % à distance, à compter du 1er juillet 2025. Ce changement soulève de nombreuses questions tant sur le plan juridique que pédagogique, remettant en cause le modèle actuel d’alternance et la distinction entre apprentissage et formation continue

La formation à distance

Pour l’instant, la définition de ce qu’on appelle exactement « formation à distance » n’est pas très claire. Est-ce qu’un cours en visio est considéré comme du distanciel ? Et comment mesurer le pourcentage de contenu numérique par rapport au reste ? Ces flous rendent difficile l’application concrète de la règle, et les CFA attendent des précisions dans un décret prévu dans les mois à venir.

Quel impact pour les CFA et les jeunes en apprentissage ?

Les CFA vont devoir revoir leur façon d’organiser les formations. Certains risquent de revenir vers plus de cours en présentiel pour éviter la baisse de financement. D’autres vont devoir s’adapter pour faire des économies ou proposer de nouveaux formats. Cette mesure pourrait aussi compliquer l’accès à la formation pour les jeunes qui comptent sur le distanciel, notamment ceux qui habitent loin ou qui ont des contraintes personnelles.

Les acteurs de la formation à distance se mobilisent

Plusieurs organisations (comme EdTech France ou Les Acteurs de la Compétence) trouvent cette mesure injuste. Selon eux, les formations à distance coûtent aussi cher à produire qu’en présentiel, car elles demandent des investissements en technologie, accompagnement et qualité pédagogique. Ils demandent donc que la qualité des formations soit prise en compte avant de parler de réduction de financement.

Enjeux à venir

Un décret est attendu pour préciser les règles : comment calculer les 80 % ? Quels formats compter ? Quelles exceptions possibles ? Tout l’enjeu est de trouver un équilibre entre les économies voulues par l’État et le maintien d’un apprentissage accessible et efficace pour tous. Beaucoup espèrent aussi qu’on parlera davantage de la qualité des formations, plutôt que de simples chiffres.

La réforme du financement en apprentissage redessine les contours de l’offre distancielle. L’application rigide d’une réduction à partir de 80 % de modalités numériques risque d’ébranler un modèle façonné pour favoriser l’innovation, l’accessibilité et l’adaptabilité. L’avenir de cette mesure dépendra de la qualité du décret, mais aussi de la capacité des acteurs à défendre un modèle de formation à distance intelligemment régulé, agile et tourné vers la réussite des apprenants.